Profitant d’être sur Los Angeles pour le boulot, j’ai bien envie de partir à la découverte des spots californiens et je reste quelques jours de plus. Je pense tout d’abord aux mythiques : Joshua Tree mi-mai, c’est pas la peine, il y fait bien trop chaud. Pourquoi pas Bishop ?
Petit mail à Wills du blog de Bishop (et dont les règles targasonniennes se souviennent encore de son passage, comme ici ou là ) qui me dit qu’il risque également de faire trop chaud à Bishop à cette période. Wills me ré-oriente vers Black Mountains ou The Tram qui sont des spots situées en altitude vers Palm Springs. The Tram a l’air original (on prend un télécabine qui monte à 2600m ) et Black Mountain propose des blocs fort sympathiques .
Je prends donc des renseignements à droite à gauche et me voilà prêt pour tester ces spots.
Il est jeudi soir, nos réunions sont terminées, et je passe un coup de fil à Alan, webmaster du blog de Black Mountains , pour les derniers renseignements.
Mais Alan, il pense que je ne trouverai personne pour grimper le vendredi dans ces 2 spots et Alan, il a vu la météo, et il me lance : « à ta place, j’hésiterais pas, j’irais à Bishop, çà va même coller ».
Et me voilà à Bishop (petite ville de 4000 habitants située à plus de 1200m d’altitude) jeudi soir.
Vendredi matin, le décalage horaire m’aide à me lever tôt. A 6 heures, le soleil est déjà là et je sens bien que çà va pas coller. En attendant 09h00 que Wilson’s Eastside Sportsouvre pour louer le pad et acheter le tout nouveau topo, je monte faire un premier repérage aux Buttermilks. Je suis scotché! Les paysages et les blocs sont tout simplement hallucinants. Les blocs sont dispersés sur une sorte de plateau en altitude (presque 2000 m) au pied de sommets enneigés dont certains dépassent les 4000 mètres (White Mountain culmine à 4342m).
Je redescends au village pour acheter le topo et louer le pad: 15€ par jour et 5€ chaque jour supplémentaire, c’est pas donné mais c’est toujours moins cher, pour une courte durée, que les 45€ désormais demandés par les compagnies aériennes pour un 2° bagage en soute.
Le topo est un peu cher (37.5 $) mais quel topo! Chacun des 2000 blocs y est indiqué sur photo et expliqué. Les informations générales (accès, logement, achats, histoire, géographie…) sont complètes (ce qui fait d’habitude défaut dans les topos) et certaines photos d’anthologie. Si on ajoute à tout çà quelques touches d’humour bien placées, on a tout simplement le meilleur topo qu’il m’ait été donné de voir! On peut le commander en ligne chez Wolverine ou l’acheter sur place chez Wilson’s Eastside Sports .
Me voilà équipé et filant comme un mort de faim vers les Buttermilks. Je commence à m’échauffer sur le secteur principal (Birthday Left(V0) est très bien pour commencer et Sheepherder (V2) est très bien pour prendre confiance dans les blocs hauts) mais le rocher broute (parfois, on dirait Targasonne en pire) et il fait chaud. Je me décide donc, afin d’essayer d’avoir de la peau jusqu’au bout, à attendre la soirée pour revenir grimper.
Je file vers les Happy Boulders visiter et éventuellement grimper un peu. Happy Boulder et Sad Boulder sont deux spots de roche volcanique placés au Nord de Bishop. Je grimpouille un peu mais il fait encore plus chaud et puis il faut bien dire que ces secteurs souffrent un peu du voisinage des Buttermilks: le site et les lignes sont beaucoup moins marquants à mon goût et le rocher apparait parfois patiné, parfois un peu fragile. Attention, ce sont quand même de très bons spots où l’on peut notamment grimper l’hiver lorsque la neige envahit les Buttermilks.
La fin d’après-midi approche, hop, je remonte aux Buttermilks. Je croise au passage un terrible serpent à sonnette (même pas peur, je suis dans la voiture) et lorsque j’arrive sur le spot, le temps se couvre et le vent se lève. Malheureusement, je suis seul sur le spot avec quelques Jack Rabbits. Je dois donc me contenter de blocs peu engagés, dont le mythique Iron Man (V4) qui consiste à traverser un bloc fendu d’une seule prise horizontale sur plusieurs mètres.
La nuit arrive, je descends me doucher et pars à la recherche d’un restau. Comme partout ailleurs aux USA, les restos ferment tôt et ceux que j’avais repérés sont déjà fermés. Je me rabats sur un drive-in mexicain. Heureusement, il y a deus bars ouverts Mc Murry et Rusty, en face l’un de l’autre. Le dernier sera mon choix pour aller boire une mousse.
Samedi matin, il fait plus froid que la veille. Je monte m’échauffer au secteur principal de Buttermilks et il y a plus de monde que la veille. J’accoste un type seul qui s’échauffe en courant dans les blocs. En effet, il s’agit de Andrew qui habite à Bishop.
Il accepte sans problème que je me joigne à lui et va même plus loin en me faisant faire la tournée des classiques dont Green Wall Center (V6), Soul Slinger (V9), et le sur-majeur High Plain Drifter (V7). J’ai rarement grimpé dans une si belle ligne ! On essaye même le Mandala (V12), mais je n’ai pas envie de partir avec un chantier ! Mais quelle ligne tout de même !
En fin d’après-midi, Andrew est parti quand je rencontre Wills et Lisa (qui a fait, entre autres, le célèbre Mandala V12) qui s’échauffent. Je dis à Wills que j’étais en train d’aller au secteur Get Carter. Il se propose gentiment de m’accompagner et me fait notamment grimper dans le très beau Seven Spanish Angels (V6), composé d’une succession de patates sympathiques..
La journée touche déjà à sa fin et on décide d’aller dîner au Whiskey Creek, dans lequel on peut manger soit dans la partie restaurant, un peu guindée, soit dans la partie bar, un peu plus conviviale. A conseiller.
Dimanche matin, je me lève encore tôt car mon avion décolle en fin d’après-midi. La neige est tombée pendant la nuit, il y en a un peu aux Buttermilks. Le vent glacial souffle des montagnes. Mais il est tôt et je suis seul. J’en profite donc pour faire les quelques classiques faciles qui me restent (j’ai bien failli oublier d’aller dans le génial et classique Buttermilk Stem, V1).
Car Bishop, qui a une image élitiste, propose des blocs très majeurs dans tous les niveaux, sans exception.
Je cours entre les blocs et retarde l’échéance mais il faut tout de même que je me décide, la mort dans l’âme, à quitter ce petit paradis, en lui disant une chose : je reviendrai te voir pour une plus longue période !
Informations pratiques : Je n’ai pas voulu ici reproduire ce qui existe ailleurs et est très bien fait en ce qui concerne les hébergements et autres infos pratiques. La bible reste la dernière version du topo , et le blog qui va avec, dans lesquels vous trouverez une foule d’infos. Voici aussi quelques liens qui pourront vous donner quelques idées : Bouldering Sites , Cragbaby , Skimblog , Climber , Rock + Run …
Vous pouvez également aller voir les dizaines de vidéos présentes sur la toile. En voici un choix forcément restrictif.
Quelques vidéos de présentation générale: Bishop, California – Bouldering , Christian Core à Bishop , Bishop Bouldering 2010 , Bouldering_Bishop_08 , Bishop Bouldering, March 2009 , The Buttermilks
Quelques vidéos de blocs collectors de chez collector : Dan Beall: Bishop – Luminance ,Xavier’s Roof V11 – Bishop , Ambrosia V11 Mega highball
Et le meilleur pour la fin, Lisa Rands dans quelques blocs pas hauts!
Remerciements : je tenais ici à remercier les grimpeurs californiens, qui sont vraiment les plus sympas que j’ai rencontrés. Merci à Alan pour ses conseils, à Andrew et Wills pour les visites guidées, et à tous les autres pour leur gentillesse et leur enthousiasme!
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