Janvier 2012
Rocklands, rien que le nom fait rêver les grimpeurs. Mais organiser un trip en Afrique du Sud suppose un minimum d’organisation préalable. J’ai donc essayé de répondre à la plupart des questions que vous pourriez vous poser.
C’est quoi Rocklands ?
Là, vous vous êtes perdus et vous n’avez pas fait exprès de venir sur ZeBloc, ou alors vous n’avez rien lu ni entendu sur le bloc depuis 15 ans…
Si un spot mérite le nom de spot planétaire, c’est bien Rocklands ! Du grès collector, tans par les préhensions que les couleurs et les formes. Des blocs semés de part et d’autre d’une montagne, proche de la Cote Ouest de l’Afrique du Sud, non loin de Cape Town, l’une des plus belles villes du monde, baignée par 2 océans et entourée de montagnes.
Quand partir ?
La période idéale est l’été (de juin à août). Eh oui, car en Afrique du Sud, c’est l’hiver ! On peut tout de même grimper en dehors de cette période. Mais, en septembre par exemple, il peut faire 35°C certains jours et il faut donc se lever tôt et/ou se coucher tard et parfois grimper à la frontale.
Comment partir ?
Depuis l’Europe, le plus simple est l’avion ;o) Pas mal de compagnies desservent Le Cap (Cape Town), dont KLM. Au niveau des tarifs, çà dépend du vent, mais le billet vaut en général autour de 700€.
Dois-je obtenir un visa ?
Pour les français, pas besoin de visa si vous restez moins de 3 mois. Un passeport est tout de même obligatoire. Plus d’infos, y compris la liste des pays exemptés de visa, sursouthafrica.info.
Peut-on embarquer son crash-pad favori ?
En général, on n’a droit qu’à un seul bagage en soute à moins de payer un supplément qui peut être excessivement cher ! L’escalade (et le bloc en particulier) n’est pas un sport « reconnu » par les compagnies aériennes qui reconnaissent le golf, le ski etc… J’ai ouï dire que certains avaient bourré un sac de golf d’affaires afin de le passer en supplément gratuit du crashpad qui, pour le coup, devenait bagage principal.
Attention également aux dimensions du crashpad. La taille maximale qui passe dans les « poches » Air France est, par expérience, celle du WRAP. Je dis çà mais je dis rien hein…
Peut-on louer un crashpad sur place ?
De Pakhuys (voir plus loin sur les hébergements) propose, à 10 Rand la journée (soir 1€ environ !), de louer des crashpads usagés, abandonnés sur place par les grimpeurs. Le coût est très bas mais la qualité des crashpads est souvent très moyenne : mousses affaissées, sangles hors d’usage etc… Difficile de compter sur ce type de location pour un pad principal mais cela peut fortement dépanner en supplément d’un pad principal.
Sinon, City Rock (salle d’escalade de Cape Town) propose à la location de bons crashpads pour 100 Rands la journée (soit 10€ environ). Cela peut paraître beaucoup sur une longue période mais çà se calcule.
Faut-il une voiture ?
Rocklands est à presque 3 heures de Cape Town. Il est toujours possible de trouver un covoiturage (via le forum de Climb ZA par exemple) pour se faire emmener sur place. Mais le spot est étendu, le village pour les courses est éloigné… Bref, il faut une voiture.
Si vous avez les moyens, que voua aimez faire le cake, et que vous voulez monter tous les jours à Sassies (voir les secteurs plus loin, et notre tentative de monter à Sassies sans 4×4 à la fin de la vidéo), un 4×4 vous sera peut-être utile. Mais cela ne vous servira à rien pour l’immense majorité des secteurs. Et puis, franchement, la montée à Sassies à pied, c’est sympa.
Au niveau des loueurs, on conseille les loueurs internationaux (AVIS, HERTZ et consorts) plutôt que les petits loueurs locaux. Mais il est possible, en prenant quelques risques, de bien faire tomber les prix avec cette dernière solution.
Ah oui, au fait, on roule à gauche en AfSud et la plupart des voitures ont des boites automatiques !
Mon permis de conduire est-il valable en AfSud ?
Eh bien non, il vous faut acquérir un permis international. Renseignez-vous auprès de votre préfecture.
Quelle est la monnaie locale ?
C’est le Rand. Le calcul est assez facile : 10 Rands = 1€ environ.
Comment vais-je me faire comprendre ?
Diverses langues sont parlées dans le pays. L’anglais vous pemettra de passer partout, même si certains accents sont un peu surprenants au début.
Ou puis-je loger ?
Plusieurs solutions dans le coin. Il est possible de camper ou de louer un gîte à De Pakhuys. L’avantage est d’être très proche (accès à pied) de plein de secteurs collectors. Les accès sont même indiqués par des panneaux !
Une alternative est de louer un cottage à Traveller’s rest. Plusieurs tailles, plusieurs localisations, une boutique et un restaurant à votre disposition, ainsi qu’une patronne très sympa. Le tout, pour des sommes très modérées. L’inconvénient est d’être un peu plus éloigné de ClanWilliam (la ville la plus proche) et de la plupart des secteurs (il vous faudra prendre la voiture pour grimper, à moins de louer un des cottages en dessous du secteur Sassies).
Lors de notre passage en septembre 2011, le Campground était en travaux. Si l’endroit re-ouvre, çà peut être un très bon plan du fait de l’emplacement.
Où puis-je me ravitailler, manger, boire ?
La ville la plus proche est ClanWilliam. On y trouve de tout : restaurants, station service, supermarché, pharmacie etc…
Il faut payer pour grimper ?
Il faut en effet prendre un pass pour la plupart des secteurs. Renseignements à l’office de tourisme de Rocklands (pas loin de la belle église blanche sur la rue principale).
Pour De Pakhuys, ceux qui logent sur place peuvent grimper gratuitement alors que les autres devront s’acquitter de 40 Rands par jour de grimpe.
Le rocher est-il bon ?
Alors là, il s’agit de l’un des grès les plus intéressants de la planète. Très sculpté, coloré et farci de réglettes. Un avantage pour les uns, un inconvénient pour les autres, est que les sorties sont assez systématiquement rendues faciles par des champignons de formes diverses t variées.
Tous les secteurs valent-ils le coup ?
Ici comme ailleurs, certains secteurs sont fournis alors que d’autres le sont moins. Mais franchement, même si on n’a pas fait tous les secteurs du fait de notre temps limité, on n’en n’a pas visité un seul qui serait à jeter. Leur répartition, de part et d’autre d’un col et à diverses altitudes, fait que l’on peut pas mal jouer avec la météo et choisir le secteur le plus adapté à un moment donné.
On a beaucoup aimé l’isolement et quelques lignes marquantes de Sassies, le lever du jour à 8 days rain , les lignes classiques et la densité de Roadside, l’approche de Riverside, l’originalité de quelques lignes de Tea Garden, le côté pratique de Campground…
Y’a un topo ?
Oui, un topo existe, et quel topo ! Sans conteste l’un des meilleurs topos de blocs (pour l’un des meilleurs spots du monde, çà tombe bien). Il s’agit de Rocklands Bouldering par Scott Noy, que l’on peut commander par exemple chez Grimpisme.
Le coin est plein de bestioles méchantes non ?
Alors franchement, on aurait aimé en voir plus. Pourtant, on était sur place fin septembre, à un moment où il commence à faire 35°C en pleine journée. On a vu un serpent de loin traverser la route, deux fois des babouins de loin, et des springboks dans les phares de la voiture un soir en rentrant. Ce n’est pas faute d’avoir bartassé, comme lors de notre première montée à Sassies.
L’Afrique du Sud çà craint ?
On entend de terribles histoires sur le pays. Comme ailleurs, et certainement plus qu’ailleurs, il faut éviter certains quartiers des villes. Vers Rocklands, franchement, on a ressenti une ambiance plutôt sympa. Bien entendu, les stigmates de l’apartheid sont encore présents : on sait qui attend le taxi brousse et qui roule en gros 4×4. A Cape Town également, on ne s’est jamais senti mal à l’aise. Mais bon, on a peut-être eu de la chance…
Des bouquins à conseiller ?
Le pays a une histoire très complexe et, franchement, la parcourir peut aider à comprendre un peu la situation actuelle. On m’avait conseillé « Dinosaurs, Diamonds and Democracy: A Short, Short History of South Africa ». C’est un petit bouquin qui se lit vite et qui donne envie d’approfondir.
Au niveau littérature, les auteurs sud africains, noirs ou blancs, sont nombreux et ont souvent été reconnus par la communauté internationale. Parmi les plus connus, on peut citer JM Coetzee, André Brink, N Gordimer… En ce qui me concerne, et après en avoir lu un nombre très restreint j’en conviens, j’ai bien aimé « Une saison blanche et sèche « (A Brink) et « Disgrâce » (JM Coetzee).
Et à part grimper ?
L’Afrique du Sud est un grand pays au relief varié et baigné par deux océans, à l’histoire ancienne et complexe. L’activité la plus connue est la visite des grands parcs animaliers, dont le Kruger. Malheureusement, Rocklands est très très loin de Kruger (plus de 20 h de voiture certainement) et les parcs à portée de Rocklands font un peu zoo. Mais Cape Town et la région environnante (dont le Cap de Bonne Espérance) sont vraiment une superbe découverte. Il y a, pour les mordus, plein de secteurs de bloc dans le coin mais on n’a pas eu le temps de les visiter.