Un de nos magasines français de varappe à mains nue publiait il y a peu une lettre collective émanant de « grimpeurs passionnés d’âges et d’origines diverses », outrés des saccages infligés aux environs de Ceuse, allant de la douche à la fontaine des Guérins au vol dans les potagers, en passant par les inévitables gisements de caca sauvages. Assez classiquement, nos valeureux épistoliers rappelaient que les grimpeurs, les vrais, aimaient la nature, ne salissent pas, savaient se comporter discrètement et savourer avec sagesse et modération leur chance et leur plaisir. Pas comme cette « population » avec laquelle ils refusent d’être assimilés, et qui elle, semble assimiler la grimpe à un sport de consommation.
Sans mettre en doute le bien fondé de ces affirmations (vous connaissez beaucoup de gens qui répondraient sérieusement « ah non, moi, je trouve ca bien de pourrir les falaises et les environs »), nous nous sommes dit chez Zebloc qu’on pouvait peut-être reprendre la réflexion a la base. En commencant par examiner cette vérité première, souvent mise en avant : « les grimpeurs aiment la nature et la protègent »
Car si cette vérité en est une, comment expliquer la constance avec laquelle on trouve des merdes étalées dans les secteurs de grimpe ? Des bagnoles garées n’importe ou ? Des groupes hurlant squattant des secteurs entiers ? Car si l’article concernait Ceuse, il y a bien d’autres endroits auxquels il pourrait s’appliquer !
Zebloc n’a pas froid aux yeux, et se propose de s’attaquer à ce problème étrange : comment se fait-il qu’une communauté se disant « écologique » ou « proche de la nature » montre de manière récurrente des comportements qui ne le sont pas du tout ? Car finalement, dire bien haut « moi, j’aime la nature et la protège », c’est pas bien compliqué (de même que « la pauvreté, c’est nul », ou bien « je suis contre les discriminations»), mais de la à ce que nos actes aillent concrètement en ce sens, il y a un pas. On ne voit souvent que les cas extrêmes (ceux qui motivent des lettres sur Ceuse), mais les autres, la grande masse, moins bruyante, n’est parfois pas moins nuisible. Et la grande masse, c’est chacun d’entre nous.
Le but n’est pas de critiquer, de donner mauvaise conscience ou encore de montrer du doigt pour dire « ca, pas bon, toi, vilain !». Bien souvent, nous ignorons en toute bonne foi et sans volonté de nuire les conséquences de chacun de nos actes, actes qui chacun mis bout a bout, finissent par peser lourd, par constituer « l’impact des grimpeurs », dans lequel chacun a sa part de responsabilité. Connaître les conséquences réelles d’actes aussi « anodins » que poser sa crotte, faire un trip bloc de 1500 km en bagnole ou acheter du matos peut permettre de faire, en toute conscience, les bons choix.
Zebloc vous propose, dans cette série d’articles, d’examiner quelques cas concrets et variés (comment faire caca ? comment me rendre à Bleau ? qui fabrique réellement mon matos, et comment ? etc.). Pas pour affirmer, plutôt pour ouvrir des portes sur des sujets qui méritent bien souvent plus que des discussion de bistrot, et permettre a chacun de se faire son idée.
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