En cette période de retours de vacances, et avant d’attaquer à la rentrée les sujets qui fâchent, quelques réflexions légères sur la magnésie et la pollution.
Lorsqu’on parle d’environnement, on aborde souvent le sujet par l’autre bout, c’est à dire en parlant de pollution. Pour faire court, protéger l’environnement, ce serait combattre, ou du moins limiter la (ou les) pollution.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Sans tomber dans un débat dialectique obscur, prenons le Petit Robert et ouvrons-le (aïe…).
On y apprend que la pollution, outre un événement nocturne impromptu, désigne une « souillure contribuant à la dégradation d’un milieu vivant ».
Notre esprit aiguisé retiendra donc qu’un truc qui pollue, c’est un truc qui fait dire « c’était mieux avant ». On voit le problème…
Trouver quelque chose « mieux » ou « moins bien », c’est surtout une affaire de point de vue, le genre d’affaire ou il n’est pas toujours facile de regarder autre chose que son nombril.
Pour illustrer, prenons un exemple. Malgré mes 14 séances, je n’arrive toujours pas à choper la rogntudju de réglette cachée du bloc 24 bleu. Je me trace donc un joli trait de magnésie bien dans l’axe afin de compenser mon problème de visualisation. Et hop, j’enchaîne, chouette chouette, on passe au 25…
Observons maintenant le bloc : il y a maintenant quelque chose (le trait de magnésie) qu’il n’y avait pas avant.
Est-ce mieux ? Un point de vue pourrait être de dire « ben ouais, avant, on voyait pas la prise, et maintenant on la voit ». J’entends bien, lecteur taquin, mais il y a un problème potentiel. Et ce problème, sans être Jacques Brel, s’appelle « le suivant », ou même « la suivante ».
Les demoiselles m’excuseront, je continue au masculin. Figurez-vous qu’il existe une possibilité non nulle que ce suivant, qui viendra on ne sait quand, lui, il n’ait pas de problème de visualisation, qu’il aime chercher les prises, qu’il aimer lire un problème, faire de la visualisation, bref, qu’il ne fasse pas comme vous.
Sauf que là, il y a le trait. Alors ce suivant, il n’a pas le choix, il doit faire comme moi, j’ai choisi pour lui. Et il y a de fortes chances pour que ce suivant, il se dise « rogntudju, un quidam a mis des traits, c’était mieux avant ».
Et voilà… Je suis un pollueur.
Notez bien que pour en arriver à cette conclusion, je n’ai eu nul besoin de me pencher sur la chimie du carbonate de magnésium, ou la théorie des réactions acido-basiques sur le grès en milieu aqueux. Du simple fait qu’il existe dans le futur une possibilité que la trace que j’ai laissée soit jugée comme « moins bien », me voilà pollueur. Et finalement, c’est valable pour toute magnésie qu’on laisse.
J’entends d’ici les raleux du fond : « on va quand même pas grimper sans cake ». Que nenni, raleux adoré, mais de la modération. Plutôt qu’un tout-ou-rien, je préconise 10 secondes de finesses après un bloc (de brute), 10 secondes pour se mettre à la place d’un suivant qui se demanderait ce qui a changé.
Alors un petit coup de brosse, ça arrange tout de même bien les choses…
C’est pas encore clair ? Figurez-vous que moi, ce que j’adore, c’est uriner au pied des blocs que j’ai enchaîné… Sisisi, ça marque le territoire…
Je plaisante, évidemment… Mais l’analogie n’est point audacieuse, pisseur et non-nettoyeur, même combat.
Notez bien qu’on ne parle pas ici de ceux qui tracent les traits, mais de ceux qui les laissent. La nuance est de taille !
Alors… BROSSEZ !!!!
Voilà voilà… je vous laisse à ces réflexions. On se retrouve à la rentrée, moi, faut que j’aille plier le bloc 25. N’oubliez pas les 10 secondes de réflexions avant le départ !
Méga Bonus : Le conseil pratique ZeBloc : j’ai vu un jour un gars qui se promenait avec une boulette (jusque là, rien d’exceptionnel, mais attendez la suite) de pâte collante, vous savez, ce truc pour les posters. Il avait aussi un coton tige. Pour les mains cachées, il mettait une petite boulette dans l’axe. Pour les pieds cachés, il collait son coton-tige avec la pâte juste au dessus de la prise. Il va sans dire qu’il récupérait le tout après… Comme quoi, y’en a qu’on pas le cerveau dans les bras.
Un grand merci à Rascal pour le texte et à Manu de Regard sur Bleau pour les photos.
Dominique a écrit
ça s’appelle aussi le respect, merci.
et… pour revenir sur un point que vous éludez, avez-vous des infos sérieuses justement sur l’interaction grès-magnésie et la dégradation qui en résulte ?
cordialement.