" Bleau, Jardin Public " Le Nouveau Topo Bleausard de Sébastien Frigault et Jean-Jacques Naëls (Pépito) |
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Un Article de Oleg Sokolsky
Le topo sur la Haute difficulté à Bleau, comme le précise le sous-titre " tous les blocs à compter de 7a " à quelques passages près quand même (les auteurs p 55).
A coup sûr cest le succès de lannée qui, pour les futurs topos, place la barre très haut par sa clarté, lemploi de couleurs douces y étant pour beaucoup, et une maquette aérée malgré labondance des informations sur les mille deux cents 7 et 8 contenus dans louvrage (état civil, adresse, mensuration et parfois mode demploi succinct). Le maquettiste, Gérard Magne, mérite un très grand coup de chapeau.
Agréable dès quon le prend en main et quon le feuillette rapidement (avec une reliure qui donne limpression de vouloir tenir plus de deux consultations contrairement à chut!!), cest aussi une belle réussite pour le Lycée André Malraux de Montereau qui a imprimé louvrage.
Créé essentiellement pour des connaisseurs du massif, qui savent que Bleau se trouve au sud de Paris (sauf quelques lambeaux tournesolesques " encore plus à louest "), il permettra aux inquiets doser saventurer dans ces massifs sulfureux, dits " secondaires ", grâce aux cartes de situation et daccès très claires, le superflu ayant été éliminé, et pointant très précisément les zones de stationnement (cest lessentiel). Un observateur attentif y trouvera aussi les doubles bosses de massifs " tertiaires " quasi inconnus sauf de certains explorateurs bleausards et acharnés.
Même avec certains croquis à faire rougir un géomètre (pas tous loin de là, mais, par exemple, lorientation du caillou départ du Rouge du 95,2 par rapport au chemin hum, abus de pof liquide ou fatigue passagère?), je suis sûr que les 71 pages de cartes et croquis guideront les candidats octogradistes au moins jusquà proximité immédiate du bloc du jour. Ca me parait être lessentiel, la cotation ne venant quaprès (NdO : avis perso depuis un bon bout de temps et comme ces sommets numériques ne me concernent plus et je laisse à dautres le soin de juger leur exactitude).
Autre avantage du guide : il prouve, sil en était besoin, lutilité des circuits de petite difficulté (F à ED, 6c maxi) avec de leur numérotation, peinte sur les blocs, systématiquement utilisée comme repère dapproche sur les croquis.
Les listes de voies sont très claires elles aussi et les noms de baptêmes valent souvent la lecture, avec un penchant perso pour les jeux de mots de Gilles C.. Seul le système de classement, du plus " facile " au plus dur, ne facilite pas la recherche du nom et de la cotation dune voie repérée sur le terrain puis sur le croquis jouxtant le tableau. Cest le choix des auteurs, ça naurait pas été le mien, et je pense que quil na pas du faciliter la correction de louvrage et lidentification des copier/coller intempestifs (la bordée de h2 au bas de la liste page 75).
Les textes qui accompagnent? De lapproximatif au meilleur. Je nai ni compris lorigine ni apprécié ce " bleausard , surnom un tantinet péjoratif, " (p 141). Le bien complexe " point trop nétait besoin de plusieurs études " ( p 71) cest la recherche de la difficulté pure (premier 9a?) qui me rappelle un proverbe grimpant : " plus le bleausard tombe moins vite , moins il se fait plus mal à latterrissage ". Jai regretté que lexplication de linfluence de leau sur la fragilisation des blocs soit noyée (sic) dans la page 49 alors quelle aurait largement mérité dêtre mise en exergue au début du bouquin. Jaurai apprécié que le texte au sujet de la magnésie (page 129) précise plus la gène apportée aux autres grimpeurs et les dégâts causés au caillou, soit un peu plus engagé contre son mode dutilisation actuelle et soit signalé dans la table des matières (même remarque pour les quelques autres textes traitant des questions de fond). Un bon point par contre pour les 23 belles photos de " pures lumières ", aux doigts parfois un peu blanchis, mais sans le sacro-container dorso-fessal de la panoplie actuelle, que lon cherche dailleurs vainement sur les images (début de Rédemption ou Photoshop en folie?). Pour finir dans le très bon, jai aimé le développement sur les subtilités de " la parade " et le témoignage retrouvé par Dammis Printy sur " lescalade " à Bleau en 1783 est un scoop qui sera à coup sûr repris dans dautres publications. Vivement la deuxième édition qui sera parfaite!.
Résumons; cest un excellent et sympathique premier ouvrage que tout bleausard (positif bien sûr, très positif!) se doit de posséder dans sa topothèque, même si le COSIROC, grâce à qui de très nombreux 7 et 8 ont pu souvrir (se créer, se réaliser, se réussir cf. p 101) en toute légalité aux fin-fonds de la forêt (lautorisation de grimper partout hors des zones biologiques, cest lui), nest même pas cité.
Interrogation du futur acheteur, lamentable débris, pauvre corniaud ou tendre espoir popofiste (cotation bleausarde des années 45/50; 1 à 3 dans léchelle pré-moderne) : " mais quest ce que je vais bien en f ? ". Suggestion : y pécher des idées de balades pour visiter, respectueusement, ces monuments de la grimpe actuelle (Le Vaudoué / Marlanval par les bois et en tout terrain, un délice!).
Pour conclure une dernière question qui aura sa réponse dans la future deuxième édition : " ya vraiment pas un seul 7 dans le Coquibus? ".
Oleg Sokolsky